Cancer : une nouvelle molécule contre le mélanome

Une nouvelle molécule contre le mélanome
Une équipe de chercheurs français a développé de nouvelles molécules efficaces contre le mélanome, un cancer de la peau particulièrement redoutable. Un premier essai clinique devrait prochainement être lancé. De plus, l’action de ces molécules s’est révélée efficace pour d’autres tumeurs comme le cancer du sein, du colon, de la prostate, du pancréas.

Cette découverte ouvre donc l’espoir à une mise en place de thérapies efficaces contre ce cancer dont l’incidence double tous les dix ans.

Le mélanome est un cancer redoutable

Le mélanome est une forme fortement agressive de cancer de la peau. Il touche les mélanocytes, les cellules responsables de la synthèse de mélanine qui donne sa coloration à la peau. On distingue trois stades de progression de la tumeur :

La croissance radiale : les cellules prolifèrent de façon anarchique dans l’épiderme;
La phase de croissance verticale implique une invasion du derme
La phase métastatique correspondant à une dissémination des cellules cancéreuses dans les tissus périphériques.

Jusqu’à présent des résultats encourageants ont été obtenus pour traiter la phase métastatique (grâce à des thérapies ciblées ou des immunothérapies), mais la plupart des patients auront besoin de traitements supplémentaires pour empêcher la tumeur de revenir et les métastases de se développer à nouveau. Chaque année, 200.000 nouveaux cas de mélanomes sont diagnostiqués dans le monde. Détectés à temps, 90% des cancers cutanés peuvent être traités. Mais ils sont malheureusement le plus souvent détectés trop tardivement. En France, on estime à 11 176 nouveaux cas pour l’année 2012, soit la 9ème cause de cancers. Avec 1 672 décès en 2012, dont 57 % chez l’homme, le mélanome se situe au 15ème rang des décès pour une tumeur solide.

Une nouvelle famille de molécules aux pouvoirs surprenants

Des chercheurs niçois ont découvert une nouvelle famille de molécules, les Thiazole Benzensulfonamides (TZB) présentant des propriétés anticancéreuses intéressantes. Initialement cette famille de molécules avait été identifiée dans le diabète de type 2 car elle augmentait la sensibilité des cellules à l’insuline. « Si nous voulions l’utiliser contre le cancer, il fallait pouvoir éliminer cette activité pro-insuline. C’est ainsi que nous avons commencé à modifier sa structure », explique Stéphane Rocchi, directeur de l’étude dans un communiqué de l’Inserm.

En partenariat avec l’équipe du Dr Benhida de l’Institut de chimie de Nice, une de ces « nouvelles molécules » baptisée HA15 réduit la viabilité des cellules de mélanome sans être toxique pour les cellules normales. Les résultats chez la souris ont montré que le volume tumoral était réduit sans toxicité apparente. De plus, les chercheurs ont montré que les molécules étaient actives sur des cellules de mélanomes prélevées sur des biopsies de patients sensibles ou résistantes aux thérapies ciblés.

Une efficacité possible sur d’autres cancers

Enfin, cette molécule s’est révélé efficace sur d’autres tumeurs comme le cancer du sein, du côlon, de la prostate, du pancréas ou bien encore des leucémies. Cette découverte ouvre donc l’espoir à une mise en place de thérapies efficaces contre ce cancer dont l’incidence double tous les dix ans. Un premier essai clinique devrait débuter prochainement.


Face au mélanome, la meilleure arme reste la prévention : 70% des cancers de la peau sont liés à des expositions excessives au soleil, principalement des expositions intermittentes et intenses pendant l’enfance.

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