Infection: la « chaude pisse » inquiète l’OMS

Infection: la gonorrhée (Chaude pisse) inquiète l’OMS

La blennorragie ou gonorrhée, une infection à gonocoques sexuellement transmissible potentiellement dangereuse qui touche plusieurs millions de personnes chaque année, résiste de plus en plus aux traitements antibiotiques, met en garde mercredi l’Organisation mondiale de la santé.

L’OMS exhorte gouvernements et médecins à renforcer la surveillance de la blennorragie. Cette infection bactérienne peut entraîner des inflammations, une stérilité, des complications en cas de grossesse. Dans les cas les plus extrêmes, elle peut être mortelle chez la femme enceinte. Les bébés issus de mères atteintes ont un risque sur deux de développer des infections oculaires pouvant entraîner une cécité.

«Cet organisme a fondamentalement développé une résistance contre toute sorte de traitement», explique le Dr Manjula Lusti-Narasimhan, chercheur au service des maladies sexuellement transmissibles. Parmi le dernier traitement encore envisageable figurent les céphalosporines, une classe d’antibiotiques.
«D’ici deux ans, l’infection résistera à tous les traitements actuellement disponibles», ajoute-t-elle dans un entretien accordé à l’Associated Press, avant l’annonce d’un plan mondial d’action pour lutter contre la maladie.

Autrefois terreur des marins et des soldats, la blennorragie, également connue sous le nom familier de «chaude-pisse», se guérissait facilement après la découverte de la pénicilline. Mais c’est à nouveau la deuxième MST la plus fréquente après la chlamydiose. Selon l’OMS, elle est responsable chaque année d’environ 106 millions cas d’infections, sur 498 millions recensés. Elle augmente en outre les risques de contracter d’autres maladies, comme le VIH. «Ce n’est pas un problème européen ou africain, c’est vraiment un problème mondial», prévient le Dr Lusti-Narasimhan.
Lire l’article, ici.


INVS (2011)/ Progression des infections à gonocoque en France

Les infections à gonocoques sont en augmentation depuis plusieurs années. Selon les résultats fournis à l’Institut de veille sanitaire (InVS) par deux réseaux spécialisés dans la surveillance de ces infections (RENAGO et RésIST), l’augmentation s’est poursuivie entre 2008 et 2009 (+52 %).
Cette progression a été observée sur l’ensemble du territoire. Elle est légèrement moins importante en Ile-de-France (+38 %) où on constate une augmentation chez les hommes (+44%) et une relative stabilité chez les femmes (-5 %). Dans les autres régions en revanche, l’augmentation du nombre de cas (+54 %) se vérifie à la fois chez les hommes (+51 %) et chez les femmes (+75 %).
L’augmentation de l’incidence des urétrites masculines observée par les médecins généralistes du réseau Sentinelles en 2009 corrobore les constats des réseaux de surveillance spécialisée.

Les infections à gonocoques sont des infections sexuellement transmissibles (IST) dues à la bactérie Neisseria gonorrhoeae. Elles touchent essentiellement des sujets jeunes, le plus souvent des hommes (environ 85 %), chez qui elles provoquent des urétrites douloureuses. Le diagnostic d’infection gonococcique est relativement aisé chez l’homme en raison de ses symptômes, et son traitement par antibiotique simple et efficace. L’infection non traitée peut être à l’origine de complications graves et favoriser la contamination par d’autres IST.
Ces affections, symptomatiques chez l’homme, sont un bon indicateur de l’évolution des comportements sexuels à risque.
En présence de signes cliniques ou en cas de prise de risque (rapport non protégé avec un partenaire occasionnel ou avec des partenaires multiples), il est recommandé de consulter un médecin. Le traitement antibiotique doit être adapté selon les recommandations de l’Afssaps (Mise au point « Traitement antibiotique probabiliste des urétrites et cervicites non compliquées » – 2008).

Comme pour toutes les IST, l’usage du préservatif est le meilleur moyen d’éviter une éventuelle contamination par le gonocoque.

© grid-france.fr | Tous Droits Réservés