J’ai des étourdissements …
La tête qui tourne ! Cette sensation est associée aux vertiges et aux malaises. Elle peut avoir bien des origines… Mais quand faut-il s’inquiéter ? Côté Santé fait le tour des principales sources d’étourdissements et des moyens d’y remédier…
Les vrais vertiges
Étourdissements après un lever brutal…
Détecter l’hypotension orthostatique
La syncope vaso-vagale : impressionnante mais bénigne
Spasmophilie et étourdissement
Reconnaître le malaise cardiaque !
Étourdissements et hypoglycémie…
Dans le langage courant, l’impression d’étourdissement ou de tête qui tourne est fréquemment rapportée lors des malaises. Il s’agit alors davantage d’un état de faiblesse et d’une confusion des sens, souvent causés par une chute du débit sanguin cérébral. Cependant, il existe plus de 150 causes de vertiges ! Les circonstances de leur survenue, leur fréquence et les signes associés permettent d’en déterminer la cause et le traitement.
Les vrais vertiges
Médicalement, la sensation de mouvements en rotation ne s’applique qu’aux vrais vertiges : le malade se voit tourner dans tous les plans de l’espace, comme si son corps faisait des loopings. Les vertiges apparaissent en cas d’altération des organes de l’équilibre qui se trouvent dans notre oreille interne. Ils surviennent aussi quand les voies nerveuses de l’équilibre ou certaines zones du cerveau (cervelet…) sont abîmées. «Un des vertiges les plus fréquents est appelé vertige positionnel paroxystique bénin, ou VPPB (30 % des vertiges). Il est dû au détachement de petits cristaux de l’oreille interne (les otoconies). Très intense, ce vertige très court est déclenché par un mouvement brusque de la tête. Les crises se répètent pendant plusieurs semaines. Le traitement repose sur une manœuvre simple de la tête pour évacuer les cristaux détachés», explique Michel Toupet, médecin ORL.
Étourdissements après un lever brutal…
Nombre d’étourdissements sont dus à l’hypotension orthostatique. Cette appellation compliquée désigne une baisse ponctuelle de la pression artérielle lors du passage brusque de la posture assise ou couchée à la position debout. Cette hypotension brutale peut entraîner des malaises, des vertiges, voire une perte de connaissance. «L’hypotension orthostatique doit absolument être soignée, car elle peut occasionner des blessures en cas d’évanouissement. De plus, elle semble causer une dégradation plus rapide des capacités cérébrales au cours du vieillissement», affirme Xavier Girerd, professeur de cardiologie à l’hôpital La Pitié Salpêtrière (Paris).
Détecter l’hypotension orthostatique
Le diagnostic de l’hypotension orthostatique s’effectue en mesurant la pression artérielle du patient en position assise puis debout. Un écart de plus de deux points entre les deux mesures révèle une hypotension orthostatique. L’hypotension orthostatique peut être causée par certains médicaments (antidépresseurs, anti-hypertenseurs…). Dans ce cas, un ajustement du traitement est nécessaire. L’hypotension orthostatique survient aussi en présence de grosses varices aux jambes. Le retrait chirurgical des varices ou le port de bas de contention supprime ce risque. Enfin, l’hypotension orthostatique est présente dans la maladie de parkinson et dans certaines formes de diabètes. Dans ces cas-là, les médecins chercheront à augmenter la tension au moyen de la midodrine (Gutron®), un médicament hypertenseur au dosage délicat.
La syncope vaso-vagale : impressionnante mais bénigne
Le plus fréquent des malaises avec étourdissement et même perte de connaissance est la syncope vaso-vagale. Tout à fait bénigne, elle survient généralement dans une atmosphère confinée, après une longue station debout, une vive émotion ou une douleur aiguë, à la suite d’un repas lourd ou encore à la vue du sang. «Dans ces situations, un réflexe naturel de l’organisme provoque un ralentissement du rythme cardiaque et une chute de la tension artérielle. Les premiers symptômes sont des sueurs, une pâleur subite, une respiration ample, des nausées et parfois la perte de connaissance», décrit Vincent Rébeillé-Borgella, médecin généraliste. Dès ces premiers signes, il faut allonger le malade avec les jambes surélevées. Des exercices simples, à faire dès les premiers symptômes, évitent aussi efficacement la syncope. Par exemple, mettez une main dans l’autre et tendez les bras en les contractant au maximum. Croisez les jambes en les tendant et en les contractant le plus fortement possible, en même temps que les fesses et les abdominaux.
Spasmophilie et étourdissement
La sensation de tête qui tourne peut aussi provenir d’une hyperventilation : face à une situation stressante, le rythme et la profondeur de la respiration s’élèvent, faisant chuter la quantité de gaz carbonique du sang. Le malade a alors la tête qui tourne et d’autres symptômes observables lors des crises de spasmophilie. Dans ce cas, l’apprentissage d’une meilleure respiration au quotidien (plus lente, par le nez, avec le ventre…) peut limiter, voire arrêter ces crises. Enfin, le psychisme fait parfois tourner la tête ! Ainsi, certaines phobies provoquent une sensation de vertiges, d’instabilité, de flou visuel, dès que le sujet est en présence de l’objet de sa peur irraisonnée. Dans ce cas, une psychothérapie comportementale permettra de venir à bout de ces étourdissements.
Reconnaître le malaise cardiaque !
Si le sujet est un homme de plus de 40 ans et que le malaise se traduit par une forte douleur dans la poitrine, comme un étau qui sert, il faut appeler rapidement le Samu (15). Il s’agit probablement d’un malaise cardiaque, causé par une obstruction d’une des artères coronaires qui irriguent le cœur. Très angoissée, la victime ressent aussi souvent des douleurs dans un bras, dans la mâchoire, dans le dos ou le ventre.
Étourdissements et hypoglycémie…
L’hypoglycémie, ou quantité trop basse de sucre dans le sang, provoque aussi de nombreux malaises. Les premiers concernés sont les diabétiques ! La stricte observance du traitement doit réduire, voire faire disparaître complètement, les étourdissements dus au diabète. Cependant, un malaise hypoglycémique peut toucher n’importe qui, notamment après avoir sauté un repas, ou lors de la pratique sportive.